SUR LES ROUES

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SUR LES ROUES

저자 : Gueune-Ok JOUH(주근옥)     시집명 : SUR LES ROUES
출판(발표)연도 : 2013     출판사 :
SUR LES ROUES


Gueune-Ok JOUH
Traduction par Jai-Yong SONG


L’annonce frappa nos oreilles

Dans le noir

Quand nous sommes entr&eacute;s

Moi et ma femme

Dans la salle du th&eacute;&acirc;tre

Pour voir une pi&egrave;ce

 

Chers citoyens voici l’avis

Trois criminels dangereux

Se sont infiltr&eacute;s dans la ville

Ce sont des criminels politiques

Condamn&eacute;s &agrave; mort

Ils se sont &eacute;chapp&eacute;s cet apr&egrave;s-midi

Par-dessus la muraille de la prison

Chers citoyens

Rentrez vite chez vous

Et fermez bien votre porte

Pour garder votre conscience saine

Soyez vigilants et retenez

Leur apparence et comportement




L’un d’eux homme d’&acirc;ge moyen

A la physionomie chevaline

S’appelle Mah-gah

Il n’est ni gros ni mince

Mais d’une constitution forte

L’autre &acirc;g&eacute; de presque soixante ans

Aux grands yeux

Et &agrave; la t&ecirc;te chauve

Para&icirc;t cyniquement boulot

Son nom est Ouh-gah

Et le dernier type

D’un jeune de vingt ans

Semble fort beau et agile

Si vous les trouvez

Faites le savoir

Au poste de police

Ou au bureau du quartier le plus proche

 

M&ecirc;l&eacute; aux bruits de l’annonce

S’entend le vacarme d’une locomotive

Enfin s’ouvre une porte de fer


Aussit&ocirc;t apr&egrave;s on entend quelque chose tomber de haut

 

Et la foule chuchote dans l’ombre

Soudain s’allume une lampe de poche

Le son est coup&eacute;

La lumi&egrave;re grimpe lentement sur la sc&egrave;ne

Et &eacute;claire de droite &agrave; gauche

Elle est vraiment scintillante

Un homme frotte promptement la lampe de poche

Il s’&eacute;claire la figure

Ah on voit l&agrave; une &eacute;quipe de service

Il se retire apr&egrave;s avoir jet&eacute; un coup d’œil

Autour de lui

Le portail d’un wagon se ferme avec un bruit sonore

Les rires &eacute;clatent

La locomotive se met en route lentement

Son souffle s’amplifie

Puis s’&eacute;tend harmonieusement

En s’att&eacute;nuant

Sur la sc&egrave;ne qui se r&eacute;v&egrave;le, baign&eacute;e de brouillard

 

Mah-gah dit en entrant sur la sc&egrave;ne

D’un pas tra&icirc;nant

Une citrouille est tomb&eacute;e avec la tige intacte

&Ccedil;a c’est une citrouille de grande valeur pour moi

Et nous sommes sortis en disant

Non ce n’est pas cela

La citrouille est tout &agrave; fait ronde

Et beaucoup plus petite que &ccedil;a

Mah-gah s’assied sur la valise

Il n’a pas encore d&eacute;crass&eacute;

Ni &eacute;pluch&eacute; la peau

Qui exhale une odeur f&eacute;tide

Va-t’en ! Va-t’en !

Ils se sont assis dos &agrave; dos

O&ugrave; est donc notre pays natal ?

Ce n’est pas important &ccedil;a

Notre &acirc;me r&eacute;side toujours dans le pays natal

Nous voulons y aller pour attraper &ccedil;a

Gouh-gah se remet debout soudain

Mah-gah et Ouh-gah se r&eacute;veillent en sursaut

Et s’affaissent de nouveau

Gouh-gah a sans doute raison  Non ?

Oui il semble

Gouh-gah a s&ucirc;rement tort  Non ?

M&ecirc;me s’il arrive l&agrave;-bas

Il en reviendra un jour

Mais moi je vivrai toujours dans mon pays

L&agrave;-bas la rivi&egrave;re le vent et le ciel

Tout serait plus magnifique qu’ici

Car ici c’est un pays de m&eacute;canisme

L&agrave;-bas il n’y aurait pas Sa Majest&eacute;

Sa Majest&eacute; ? Qu’est-ce donc ?

Le m&eacute;canisme voil&agrave; Sa Majest&eacute;

Nous sommes tous ses sujets

Remboursez Sa Majest&eacute; de la vie de mon p&egrave;re

Qui a &eacute;t&eacute; condamn&eacute; &agrave; prendre un poison mortel

D&eacute;nichez les t&eacute;n&egrave;bres aux cheveux postiches

Et ses adeptes qui ont envahi ce terrain

Vous trois Mah-gah Ouh-gah et Gouh-ga

T&acirc;chez de les d&eacute;couvrir en tous

 

Ces trois types se regardent

Et &eacute;clatent de rire en s’applaudissant

Soudain ils s’arr&ecirc;tent

Ils s’accroupissent autour d’une valise




Ils roulent sur eux-m&ecirc;mes se s&eacute;parent et se r&eacute;unissent &agrave; nouveau

Le pays est-il encore loin ?

Le pays se trouve o&ugrave; l’obscurit&eacute; se dissipe

On dit que c’est tr&egrave;s loin

Mais je n’en sais pas plus long

Car je n’y ai encore jamais &eacute;t&eacute;

Depuis que j’en suis parti

Le train s’arr&ecirc;tera bient&ocirc;t l&agrave;-bas

Non ! la prochaine c’est une gare provisoire

Toutefois ce train s’arr&ecirc;tera prochainement

Peut-&ecirc;tre montera une femme enceinte

Nous l’accompagnerons

Non on ne doit pas faire comme &ccedil;a

Il la poussera du pied si elle veut monter

Le compartiment est assez large

Il a beaucoup de places vides

Pourquoi ne veux-tu pas qu’elle monte ?

Tu ne sais vraiment pas ?

Si cette femme enceinte accouche

Le nouveau-n&eacute; criera

Et cela m’agacera

Je me boucherai les oreilles

Oui j’&eacute;tais comme &ccedil;a moi aussi

Je pleurais d’une tristesse sans fin

J’ai m&ecirc;me envie de pleurer encore

Alors nous serons arr&ecirc;t&eacute;s

Tu l’as vu tout &agrave; l’heure

Ce type que Sa Majest&eacute; a envoy&eacute;

Il a endoss&eacute; un v&ecirc;tement accord&eacute; par Sa Majest&eacute;

 

Une fois arr&ecirc;t&eacute;s, on aura les chevilles entrav&eacute;es

Par des cha&icirc;nes de fer

Il regarde Mah-gah et Ouh-gah tour &agrave; tour

J’ai mal aux chevilles je ne suis pas gu&eacute;ri

Attention cette fois

Tu seras peut-&ecirc;tre attach&eacute; par le cou

Huh Huh mon &acirc;me vit dans mon pays natal

 

Ce n’est pas vrai c’est faux

Je me tairai pour toujours

Tout le monde s’&eacute;l&egrave;ve contre ma parole

Je me dois de fermer la bouche

Peut-&ecirc;tre tant mieux en ce cas

Oh&eacute; Gouh-gah ne t’en fais pas

Les t&eacute;n&egrave;bres sont longues et courtes &agrave; la fois

 

Le matin s’illuminera au bout de cette zone

C’est l&agrave;-bas notre pays natal

Le train roule-t-il vers la capitale ?

Va-t-il dans la direction contraire ?

Quels idiots ! &ccedil;a roule tout simplement

Le soleil se l&egrave;ve sur la montagne

Non il dort au fond de la mer

Il se trouve partout

Sur la vitre et dans l’eau de l’assiette

Oui le soleil du matin se tient

Au bout de l’ombre

C’est vrai &ccedil;a c’est vrai

Ils tournent en rond tous trois

Ils tournent de plus en plus vite

Ils tombent par terre en tournant le plus vite

C’est le langage du corps pour le plaisir

Ils montent sur la valise en criant

On s’ennuie terriblement

On a soif

L’air est impur

Ouvre la porte

L’un d’eux lance un regard mena&ccedil;ant

Comment ? Non !

Il fait plus noir au-dehors

On deviendra aveugle

Quand vient la nuit

Personne ne nous jettera de pi&egrave;ce de monnaie

Quand m&ecirc;me ouvre la porte un peu

On &eacute;touffe trop

Respire beaucoup plus profond&eacute;ment

Ouvre les yeux plus grand

Un peu de patience s’il te pla&icirc;t

C’est le meilleur rem&egrave;de

Gouh-Gah respire profond&eacute;ment

Mah-gah et Houh-gah expirent longuement

Comme s’ils s’&eacute;taient absorb&eacute;s par Gouh-gah

&Ccedil;a n’ira pas comme &ccedil;a

Ouvre la porte un peu

Houh-gah est superbe

Non ! non !

Mais un peu de g&eacute;n&eacute;rosit&eacute;

Gouh-gah court ouvrir la porte de derri&egrave;re

Mah-gah le prend par la cheville

Il se renverse et se redresse encore

Il r&eacute;appara&icirc;t juste sur le devant de la sc&egrave;ne

Mah-gah le suit en courant

Houg-gah le prend par la cheville

Ils culbutent tous deux

Ils se battent tant&ocirc;t dessus tant&ocirc;t dessous

Gouh-gah s’efforce d’ouvrir

La porte de l’imagination

Se trouvant du c&ocirc;t&eacute; de la salle

Mais la porte ne s’ouvre pas

Il prend la poign&eacute;e d’une porte et se tient en &eacute;quilibre

La porte s’ouvre doucement

Soudain la locomotive souffle sourdement

Le sifflet d’alarme s’entend toujours

Mah-gah et Houg-gah se tiennent par la hanche

Ils se d&eacute;battent en poussant des cris




Ferme vite la porte

Attends un moment

Puisque c’est d&eacute;j&agrave; ouvert

C’est vraiment &eacute;touffant

Ca ira mieux bient&ocirc;t

Nous n’avons plus d’esp&eacute;rance

Nous sombrerons dans les t&eacute;n&egrave;bres

Nous serons aveugles aussi

Ferme la porte ! ferme vite !

Les t&eacute;n&egrave;bres deviennent quelques fois lumi&egrave;re

Moi j’aimerais bien y aller

On peut descendre du train ?

Fais comme tu veux

Houh-gah l&acirc;che la hanche de Mah-gah

Et saute vers nous pour dire

Non &ccedil;a va pas comme &ccedil;a

Le pays natal est encore loin

Houh-gah tire Gouh-gah vers lui

Mah-gah court vite

Pour fermer le portail

Les sifflets baissent d’intensit&eacute;




Et se r&eacute;pandent en son harmonieux

Houh-gah tourne autour de Gouh-gah

Qui est assis sur la valise

La t&ecirc;te entre les genoux

C’est une affaire extraordinaire

Il faut l’analyser

Il faut la creuser &agrave; fond

Mah-gah tourne en rond lui aussi

D’o&ugrave; est-il venu ?

Qui l’a envoy&eacute; ici ?

Qui a orchestr&eacute; ce complot ?

S’agit-il d’un manque quelconque?

Est-ce un probl&egrave;me d’argent ?

Ou de passion aveugle ?

Comme c’est honteux

Comme c’est ignoble

Comme c’est l&acirc;che

Tr&egrave;s tr&egrave;s vulgaire

C’en est assez assez

Toi tu me vois bien ?

Oui je te vois bien mais pourquoi ?

Il tourne toujours c’est bizarre

L’autre tourne lui aussi et dit

C’est singulier ta danse

Nous ne sommes pas aveugles

C’est normal d’&ecirc;tre aveugle

Il n’y a rien de normal

C’est normal ce qui est fait

On peut tout faire maintenant

Est-ce vrai ?

Tout sera bien tout sera bien fait

On a failli les perdre de vue

On faisait une enqu&ecirc;te sur leur crime

Il se tient debout et dit oui

Comment est-il ?

Ca c’est une souris

Non c’est plut&ocirc;t un cochon

Mais il fait semblant d’&ecirc;tre gentil

Il cache son hypocrisie sous la boule de suif

Et demande d’un ton hideux c’est toi ?

Je ne me rappelle pas bien

Je fais tant de connaissance

Oh oui c’est fort possible




Ses prunelles refl&egrave;tent le d&eacute;sir charnel

Mlle Kim tu me parais tr&egrave;s ravissante ce soir

Laisse-moi te caresser les mains

Elle le repousse de loin

Comment &ccedil;a ? suis-je trop vieux ?

Ouf c’est fort hideux

Esp&egrave;ce d’ours

Esp&egrave;ce de renard

Il vient me trouver

Juste au moment du comble de plaisir

C’&eacute;tait comme &ccedil;a tout &agrave; l’heure

C’est toujours comme &ccedil;a

Il venait sans avoir laiss&eacute; de traces

Et disparaissait comme un souffle de vent

Il faut le mettre au joug

Ou plut&ocirc;t faut-il l’&eacute;trangler

Il demandera pardon en se frottant les mains

Il se frottera les pieds aussi si les mains s’usent ?

Et apr&egrave;s ?

Il pleurera en larmoyant

&Ccedil;a sera amusant




Ca vous apprendra

Allons allons donc l’arr&ecirc;ter

Remarquez qu’il est tr&egrave;s fort

Nous ne pourrons pas le prendre de force

Il a fait du judo

Il a fait du Taiguendo

Il a fait aussi du catch

Ce n’est pas le moment de discuter

Il vaut mieux amener Gouh-gah avec nous

Oui &ccedil;a c’est vrai

Trois seront plus fort que deux

Ben il y aura bient&ocirc;t le dernier moment

Oui ce sera ainsi fini

Ils se frottent des mains tr&egrave;s satisfaits

Ils regardent subitement Gouh-gah

Qui s’est endormi

Houh-gah s’approche doucement

Et &eacute;coute son souffle

Ah il dort d’un sommeil profond

Peut-&ecirc;tre que r&ecirc;ve-t-il ?

Il parle tout seul

Ou alors on le laisse tranquille ?




Non il faut le r&eacute;veiller

Mais il fait un beau r&ecirc;ve

Un r&ecirc;ve merveilleux

Peut-&ecirc;tre

Regarde-le

Il observe Gouh-gah

Et scrute sa figure

Non, ce n’est pas cela

Vas-y! Vas-y! r&eacute;veille-le !

Il doit &ecirc;tre pr&egrave;s de nous

Nous devons prendre les devants

D&eacute;barrassons-nous de ce type avant qu’il ne nous laisse

Le temps de nous battre en griffant

D’accord mais comment le r&eacute;veiller ?

Ne t’en fais pas ! c’est moi qui le r&eacute;veille

On n’ a  qu’&agrave; appuyer sur un bouton

Mah-gah s’accroupit

Et lance ses regards sur la figure de  Mah-gah

Ca ne va pas comme cela

Il faudra bien discuter

De la m&eacute;thode, ainsi que du proc&eacute;d&eacute;e

On doit bien r&eacute;fl&eacute;chir




Il faut &ecirc;tre plus prudent

Il faut respecter l’opinion publique

Les int&eacute;r&ecirc;ts et les hommes sans doute

Houh-gah se laisse prendre par une pens&eacute;e

Mah-gah regarde Houg-gah en face

Laisse-moi faire c’est moi qui vais le tenter

Non laisse-moi &agrave; moi je vais faire cela

Moi j’en suis s&ucirc;r

Non &agrave; moi

Non &agrave; moi

Pousse-toi pousse-toi

Ils repoussent l’un l’autre

Soudain ils s’entassent en une boule

Et tombent sur le corps de Gouh-gah

Gouh-gah s’&eacute;crie tout &agrave; coup de toute sa voix

Il saute encore et se sauve

Il tourne en rond sur la sc&egrave;ne

Et puis se tient dans un coin

Pour regarder ces deux types

Les yeux pleins d’horreur

Tous deux se l&egrave;vent et se dirigent vers Gouh-gah




Ne viens pas vers moi ou je tire sur toi

Il feint de tirer un revolver

Tenez-vous l&agrave;

Mah-gah et Houg-gah se sentent b&ecirc;tement d&eacute;sorient&eacute;s

Vous avez tram&eacute; une intrigue pour me tuer

Je le sais fort bien

Houh-gah tu m’&eacute;tranglais le bras

Mah-gah tu mena&ccedil;ais mon cou

Avec un couteau aiguis&eacute;

Ton corps &eacute;tait tremp&eacute; tout entier de sueur froide

Tu auras peut-&ecirc;tre tressailli d’urine froide

Tu implorais la vie l&acirc;chement

Non je demandais

Si la peine durerait longtemps

Toi tu n’es pas du tout peureux

C’est facile

De couper la t&ecirc;te en un instant

On aurait d&ucirc; arracher les prunelles

Pour que la douleur dur&acirc;t &eacute;ternellement

On aurait d&ucirc; couper les doigts aussi




J’ai &eacute;t&eacute; tu&eacute; ligot&eacute; par une corde

Je suis tomb&eacute; terriblement ensanglant&eacute;

Il s’approche et dit que c’&eacute;tait un r&ecirc;ve

Houh-gah lui aussi s’exclame

Que tu es idiot ! c’est vraiment un r&ecirc;ve

Et leur ordonne de s’arr&ecirc;ter l&agrave;

Halte ou je vais tirer

J’ai encore une blessure sanglante

Je me vois bien la figure d&eacute;bordant de sang

Nous ne voulons pas te tuer

Nous voulons simplement un service de toi

Nous allions arr&ecirc;ter un criminel

Quel salaud que celui-l&agrave;

Gouh-gah toi dis-moi

Mah-gah  non seulement moi

Non seulement nous tous

Houh-gah s’approche

C’est notre ennemi  l’ennemi de tous

Mah-gah s’approche et dit

Qu’il est notre ennemi

C’est une grande victoire

De l’attraper sans doute




C’est aussi une r&eacute;solution d&eacute;finitive

Tous deux se trouvent maintenant

Plus pr&egrave;s de Gouh-gah

Ses mains se d&eacute;robent sous lui

Ils s’embrassent

Ils avancent vers le centre de la sc&egrave;ne

Le son de tambour retentit juste en ce moment

Tant&ocirc;t ils se dispersent

Tant&ocirc;t ils se rassemblent

C’est une garde d’honneur

Ils tournent encore autour de la sc&egrave;ne

Pour s’asseoir sur la valise

Nous avons fouill&eacute; partout et partout

Ce n’est plus &agrave; notre port&eacute;e

Il faudrait bien r&eacute;fl&eacute;chir

Il vaut mieux imiter des professeurs distingu&eacute;s

Idiots que vous &ecirc;tes !

Vous n’avez pas fouill&eacute; l&agrave; o&ugrave; il le fallait

Si nous avons fouill&eacute; dans tous les coins

Ce n’est pas ma faute

M&ecirc;me si j’ai omis de fouiller ailleurs




C’est la m&ecirc;me chose pour toi

Gouh-gah tu ne portes toujours dans ta poche

Qu’un manuel

C’est vrai Gouh-gah portait toujours

Le manuel de la loi et de la philosophie

L’un dans la poche droite et l’autre dans la gauche

J’ai bien vu cela

Non tu as tort

La v&eacute;rit&eacute; se trouve &agrave; c&ocirc;t&eacute; de nous

Ah ce mot aussi se trouve dans le manuel

Silence

Et bien &eacute;coute …

C’en est assez du discours du manuel

Non ce n’est pas cela

Mah-gah et Houh-gah rient face &agrave; face

Allons ailleurs pour parler

Qu’as-tu donc ?

Suivez-moi s’il vous pla&icirc;t

Gouh-gah emm&egrave;ne les deux autres




Derri&egrave;re la sc&egrave;ne

Il chuchote quelques mots &agrave; leurs oreilles

Tu comprends toi ?

Tous deux hochent la t&ecirc;te

Gouh-gah en d&eacute;signant la gauche

Mah-gah toi tourne par l&agrave;

Et d&eacute;signant de nouveau la droite

Houh-gah toi tourne de ce c&ocirc;t&eacute;

Moi j’irai tout droit

Attention et ne perds pas courage

N’aie plus de peur

Es-tu pr&ecirc;t ?

Ils hochent cette fois la t&ecirc;te

Alors c’est le moment de commencer

Tous trois s’approchent de la valise

Tout doucement

A chaque pas sonne

Le son funeste du tombeau

Ils sont rassembl&eacute;s autour de la valise

Ils sont pr&ecirc;ts &agrave; attaquer

Gouh-gah va ouvrir la valise

La sc&egrave;ne devient obscure tout d’un coup




Et la lumi&egrave;re les prend dans un cercle

Ils prennent tous des choses dans la valise

Mah-gah en retire des v&ecirc;tements pour homme

Houh-gah en tire des v&ecirc;tements pour femme

Celui-ci se masque et cherche un porte-&agrave;-chefs

Ils &eacute;clatent de rire en bondissant de joie

Ils tournent en rond en pi&eacute;tinant

Ils acc&eacute;l&egrave;rent de plus en plus vite

Ils tombent par terre hors de zone lumineuse

Silence

La sc&egrave;ne s’&eacute;claircit de nouveau

L’un deux se rel&egrave;ve d’un air curieux

L’autre demande : penses-tu ?

Oui c’est &ccedil;a

J’&eacute;tais vraiment essouffl&eacute; l’autre jour

Moi aussi

Moi aussi

C’est que nous l’avons enti&egrave;rement supprim&eacute;

Non nous ne l’avons pas supprim&eacute;

Il s’est sauv&eacute;




Apr&egrave;s s’&ecirc;tre d&eacute;shabill&eacute;

Quand m&ecirc;me c’est la m&ecirc;me chose

Il n’y a m&ecirc;me pas de coins pour se cacher

Fuyons ! nous l’avons chass&eacute;

Mais s’il revient qu’en diras-tu ?

Nous aurions d&ucirc; supprimer la possibilit&eacute; m&ecirc;me de son retour

La possibilit&eacute; implique aussi l’impossibilit&eacute; m&ecirc;me

Quel soin superflu ! t’en fais pas !

Gouh-gah a raison

Uniquement gr&acirc;ce &agrave; lui

Nous serons joyeux jusqu’au bout

Il n’y a pas d’invasion

Ni cabale discr&egrave;te

Ni dessous de l’affaire

Rien du tout

Les trois se serrent la main

Bravo ! bravo ! bravo !

Ils l&egrave;vent les bras tr&egrave;s en haut

Dis donc

Essayons de mettre ce v&ecirc;tement




Bonne id&eacute;e !

Si jamais il revient

Il ne pourra pas nous reconna&icirc;tre

Et comment mettre &ccedil;a ?

Idiot mets-le comme je le fais

Apr&egrave;s avoir feint de mettre le v&ecirc;tement

Il dit  oh Gouh-gah toi

Tu lui diras comment le mettre

Oui c’est moi qui vais essayer

Fais comme je te montre

Enl&egrave;ve d’abord la veste

Ah c’est un chemisier pour femme boutonn&eacute;e derri&egrave;re

Mah-gah essaye lui aussi

Il met les v&ecirc;tements &agrave; l’envers

Gouh-gah boutonne d’abord la veste de Houh-gah

Et ensuite celle de Mah-gah

Houh-gah met la jupe

Mah-gah observe l’homme de Houh-gah

Essayant de mettre le pantalon

Et il manque de mettre les deux pieds dans la m&ecirc;me jambe




Il tr&eacute;buche

Il tombe

Il se l&egrave;ve pour essayer encore une fois

Houh-gah et Gouh-gah le soutiennent

Pour qu’il mette le pantalon correctement

Cette fois les boutons se trouvent du c&ocirc;t&eacute; du dos

Ca c’est assez dr&ocirc;le

C’est bien quand m&ecirc;me

Est-ce vraiment bien mis?

Il l’examine de tous c&ocirc;t&eacute;s

&Ccedil;a te va bien ?

Mais tu n’as pas de v&ecirc;tements

Oui c’est vrai

Pas de probl&egrave;me    cela te servira

Gouh-gah se masque

Ca va bien comme &ccedil;a ?

Gouh-gah g&eacute;mit de douleur tout &agrave; coup

Tous deux tombent de frayeur

Il se d&eacute;shabille et demande comment il est

Ils se l&egrave;vent et disent qu’il est beau

Il leur dit en montrant le porte-&agrave;-chefs




Que c’est fort utilisable

On peut ouvrir n’importe quelle porte avec &ccedil;a

Demande-le-moi si tu en as besoin !

Ah oui d’accord

Il a d&ucirc; se d&eacute;p&ecirc;cher

Il a laiss&eacute; tomber &ccedil;a

Montre-le-moi !

Non demande-le-moi quand tu en as besoin

Ma femme sera fort contente si je le lui donne

Peut-&ecirc;tre elle ne pourra pas dormir tellement elle sera heureuse

C’est pareil pour moi

Mah-gah s’est laiss&eacute; prendre par une pens&eacute;e

Houh-gah aussi s’est laiss&eacute; en tra&icirc;ner par une pens&eacute;e

La vitesse de la locomotive ralentit peu &agrave; peu

On est arriv&eacute; &agrave; la gare-baraque

On arrivera bient&ocirc;t au pays natal

Enfin nous reviendrons &agrave; nous-m&ecirc;mes

Mais il y a encore d’autres gares-baraques

Comment ? idiot !




En leur montrant encore le porte-&agrave;-chefs

T’es devenu compl&egrave;tement fou pour &ccedil;a

Tu te passionnes aussi pour ces v&ecirc;tements

D&eacute;shabille-toi vite !

Je veux les donner &agrave; ma femme

Je n’ai pas de v&ecirc;tements de bonne qualit&eacute;

Je vais donc les mettre moi-m&ecirc;me

Fort bien donnez toutes ces clefs

A qui voudra se d&eacute;shabiller

Houh-gah examine l’humeur de Mah-gah

Mah-gah &eacute;pie nos propres r&eacute;actions de nous-m&ecirc;mes

Tu ne veux pas &ccedil;a ?

Il &eacute;l&egrave;ve en haut le porte-&agrave;-chefs

Houh-gah tend la main

Mah-gah lui aussi

Gouh-gah &eacute;l&egrave;ve la main plus haut

Je veux le donner &agrave; celui qui se d&eacute;shabille le premier`

Bient&ocirc;t le train s’est arr&ecirc;t&eacute;

C’est l&agrave; la gare provisoire

La prochaine c’est notre pays natal

Les deux reculent &agrave; la d&eacute;rob&eacute;e




Jusqu'au portail de fer pour y s’appuyer

Ils font un m&ecirc;me geste

Ils regardent Gouh-gah hostilement

Je vous dis pour la derni&egrave;re fois

Que je promets de donner ce porte-clefs

A qui voudra se d&eacute;shabiller

Les deux types ouvrent vite le portail

Non ! Non ! Non ! Non !

Je dois marcher pieds nus

Je vais marcher moi aussi vers le pays natal

Sans souliers

Ils sautent dehors

Gouh-gah s’affaisse sans force

Les deux bras ballant faiblement

Gouh-gah se r&eacute;volte en vain

Soudain qu’il se dirige vers les voyeurs

Mesdames et messieurs !

Les deux criminels &eacute;chapp&eacute;s seront arr&ecirc;t&eacute;s

Cadenass&eacute;s par la police

Ils seront tortur&eacute;s &agrave; l’&eacute;lectricit&eacute;

Ils seront suspendus &agrave; l’envers




Leurs jambes et reins seront cass&eacute;s

Enfin ils seront incapables d’&eacute;rection

Peut-&ecirc;tre ils auront des trous au cœur en fuyant

Ils s’&eacute;vaderont en suivant la voie ferr&eacute;e

Ne connaissant ni all&eacute;e ni sentier pour la traverser

Peut-&ecirc;tre les roues du train les &eacute;craseront-ils

Ah quelle mort insignifiante !

Qui d’entre vous voudra aller au pays natal avec moi ?

La place est vaste

On y arrivera comme &ccedil;a plus vite qu’en marchant

On fera un beau r&ecirc;ve non ?

Il s’approche d’une femme

Madame o&ugrave; est-ce que vous allez ?

Il dit en montrant le porte-&agrave;-chefs

On peut ouvrir n’importe quelle porte avec &ccedil;a

Et puis en montrant le masque

On peut se cacher compl&egrave;tement la figure

Voulez-vous y aller avec moi ?




Quand on arrivera &agrave; la patrie

Votre femme reviendra &agrave; elle

Voulez-vous… ?

Pas de r&eacute;ponse

Pauvre homme d&eacute;courag&eacute;

Il se d&eacute;gage de la salle du th&eacute;&acirc;tre

Pour monter de nouveau sur la sc&egrave;ne

Il dit en se tournant vers la salle

Vous avez laiss&eacute; passer la derni&egrave;re chance

Cette chance si rare

Finalement il tombe par terre

Le sentiment de solitude le saisit

Il se d&eacute;bat de douleur

Il se l&egrave;ve tout &agrave; coup pour se masquer

Il commence &agrave; danser

Juste &agrave; ce moment-l&agrave;

Des spectateurs montent sur la sc&egrave;ne

Un &agrave; un ou deux par deux

Ils se mettent &agrave; danser avec lui

La sc&egrave;ne est bient&ocirc;t remplie de spectateurs

La danse festive atteint son paroxysme

Et ils tombent tous ensemble




La sc&egrave;ne sombre alors soudainement dans la nuit

Un moment apr&egrave;s

Une lampe de poche &eacute;claire la sc&egrave;ne

C’est un contr&ocirc;leur de train

Il aper&ccedil;oit la valise ouverte

Et illumine les quatre coins de la salle

Mais il ne d&eacute;couvre pas

Ceux qui se sont abattus l&agrave;

Il ferme la valise

Il la d&eacute;pose o&ugrave; elle &eacute;tait avant

Il se retire apr&egrave;s avoir &eacute;clair&eacute; la sc&egrave;ne

Le portail de fer se cl&ocirc;t en grin&ccedil;ant

La locomotive se met doucement en route

Les sifflets atteignent leur apog&eacute;e

En harmonie avec l’annonce

Qui frappait leurs oreilles au commencement

 

Avant-propos
Ce recueil de po&eacute;sie est fond&eacute;e sur S+7(substantif + septi&egrave;me de Harmonie) de Jean Lescure et s&eacute;miotique d'Algirdas Julien Greimas. Par cons&eacute;quent elle est &eacute;galement sur Phoria avec Aporia. C'est-&agrave;-dire, c'est po&eacute;sie de la valence qui est interaction d'induction avec la d&eacute;duction, et de perception avec la cat&eacute;gorie thymique. Il est comme le minimalisme ou l'OuLiPo. Cette action discursive est montr&eacute;e sur la mise en sc&egrave;ne, il sera interpr&eacute;t&eacute;e globalement par des lecteurs.

Gueune-ok JOUH

Gueune-Ok JOUH, n&eacute; en Cor&eacute;e, a fait ses &eacute;tudes &agrave; l&#146;Universit&eacute; de Chung-Nam et soutenu une th&egrave;se de doctorat: L&#146;&eacute;tude de la modernit&eacute; dans la po&eacute;sie moderne cor&eacute;enne, &agrave; l&#146;Universit&eacute; de Daejeon. Il est reconnu surtout comme po&egrave;te qui recherche la possibilit&eacute; de la nouvelle po&eacute;sie &eacute;pique. Il a publi&eacute; de nombreux recueils de po&egrave;mes: Le cr&eacute;puscule sur le dos, Le tonnerre et la rose et Pour d&eacute;sherber. Il a &eacute;t&eacute; instructeur de l'Universit&eacute; de Daejeon.

Jai-Yong SONG, traducteur de Sur les roues et Sur le pont de Gueune-Ok JOUH, a fait ses &eacute;tudes de langue et litt&eacute;rature fran&ccedil;aises &agrave; l&#146;Universit&eacute; de S&eacute;oul et soutenu une th&egrave;se de doctorat &agrave; l&#146;Universit&eacute; Paul Val&eacute;ry Montpellier III. Ses travaux principaux portent sur les recherches de la critique litt&eacute;raire fran&ccedil;aise. Il a traduit &eacute;galement en cor&eacute;en de nombreux ouvrages litt&eacute;raires fran&ccedil;aises, notamment de Hugo, Apollinaire, Breton,  Maurois, etc. Il est professeur honor&eacute; &agrave; l&#146;universit&eacute; de Chung-Nam.

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